CROIX DE GUERRE DE LA
LÉGION DES VOLONTAIRES FRANÇAIS

( L.V.F.)

 

 

- Juillet 1942 -

 

 

 

 

HISTORIQUE

 

 

La Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme ( L.V.F. ) a été créée à Paris le 8 juillet 1941. C'était une association de collaborationnistes chargée de recruter des volontaires pour la formation d'une unité destinée à combattre, au sein des forces allemandes, sur le front russe. Cette unité constituera ainsi le 638e régiment d'infanterie de la Wehrmacht. En juin 1942, la LVF se transformait en "Légion tricolore", une association de type loi 1901, qui n'aura qu'une courte existence, car dissoute par la loi n° 1113 du 23 décembre 1942 ( J.O.E.F. du 17/01/1943 ) ; les avantages accordés aux membres par le gouvernement étant cependant maintenus. En 1943, par la loi n° 95 du 11 février ( J.O.E.F. du 12/02/1943 ), l'association dite "Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme" était désormais reconnue d'utilité publique par le gouvernement de Vichy. Le 22 juillet 1943, la loi n° 428, relative aux engagements volontaires dans les formations antibolchevistes ( J.O.E.F. du 23/07/1943 ), précisait : « Les Français peuvent contracter un engagement volontaire pour combattre le bolchevisme hors du territoire dans les formations constituées par le gouvernement allemand ( Waffen-S.S. ) pour y être groupés dans une unité française. Ceux qui appartenant à cette unité, combattront effectivement hors du territoire, bénéficieront des avantages prévus par les lois et règlements relatifs à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme. » Ces dispositions furent étendues aux engagés volontaires dans la marine de guerre allemande ( Kriegsmarine ) par la loi n° 159, du 17 mars 1944 ( J.O.E.F. du 18/03/1944). Cette Légion sera finalement intégrée, en septembre 1944, dans la 33e division de grenadiers, dite "Charlemagne", de la Waffen-SS. Enfin, il est à noter que, par la loi n° 290 du 19 mai 1943 ( J.O.E.F. du 20/05/1943 ), les volontaires ayant combattu sur le front de Tunisie furent assimilables aux membres de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, et que les dispositions de la loi n° 95 du 11 février 1943 leur furent également applicables de plein droit.

Concernant la décoration proprement dite, le 18 juillet 1942, la loi n° 704, relative aux garanties données aux membres de l'association dite "Légion tricolore" ( J.O.E.F. du 08/08/1942 ), mentionnait dans son article 3 : « Les officiers, sous-officiers et hommes de troupe de la Légion tricolore, pourront être décorés de la Légion d'honneur ou de la Médaille militaire dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur. Des citations comportant l’attribution d’une médaille seront décernées à ceux d'entre eux qui se seront particulièrement distingués. » Cette médaille sera en fait une croix de guerre spécifique destinée à être décernée dès le mois d'août suivant.

Cette loi du 18 juillet sera complétée par l'arrêté du 16 septembre 1942 ( J.O.E.F. du 17/09/1942 ), qui précisait, dans son article 4 : « Le gouvernement français accorde la reconnaissance officielle aux citations comportant ou non l'attribution d'une médaille, conférée dans les conditions fixées par les statuts de cette association aux membres de la Légion tricolore qui se seront particulièrement distingués. »

Cette croix, qui reprenait en tous points le système d'agrafes de citations de la croix de guerre normale, fut bien évidemment interdite et supprimée par l’ordonnance du 7 janvier 1944, même si elle n'est pas nommément citée.
Ayant au final été peu conférée, c’est donc une décoration rare, car environ 400 croix furent seulement attribuées sur le front de l'Est, pour la plupart.

 

 

 

CARACTÉRISTIQUES

 

 

RUBAN

 

 

Largeur de 37 mm.
Vert traversé par sept fines raies verticales noires de 1 mm et liseré sur chaque bord par une large bande verticale noire de 5 mm.

 

 

AGRAFES

 

 

Une étoile de bronze pour une citation à l’ordre de la brigade, du régiment ou unité assimilée.
Une étoile d’argent pour une citation à l’ordre de la division.
Une étoile de vermeil pour une citation à l’ordre du corps d’armée.
Une palme de bronze en forme de branche de laurier pour une citation à l’ordre de l’armée.
Une palme d’argent en forme de branche de laurier remplace cinq palmes de bronze.

 

 

INSIGNE

 

 

La croix, en bronze florentin ou bronze patiné, s’inspirait de la Croix de Guerre classique dont elle reprenait le châssis. Mais, à de très rares exceptions, ce châssis ne portait pas entre les branches les deux traditionnelles épées.

Sur l’avers    : un médaillon central, portant un aigle aux ailes déployées, était entouré par une couronne de feuilles de laurier.
                       Un écusson avec le mot  FRANCE  brochait sur l’aigle. A la base de cet écusson, quatre rayons de foudre partaient vers le bas.

Sur le revers : l’inscription  CROIX  DE  GUERRE  LÉGIONNAIRE.

Le modèle originel est basé sur une réalisation de la Monnaie de Paris. Diverses reproductions ont été faites, plus ou moins fidèlement, par divers médaillistes, durant la guerre et après-guerre. On peut citer notamment la maison Paul Delande qui a produit une croix réalisée en laiton. C'est le modèle dit "Delande". Vers la fin des années 40, diverses reproductions de ce modèle ont été également commercialisées par l’expert antiquaire René Johnson, dans sa boutique “Au bon vieux chic”, sise à Paris, en face de la Monnaie de Paris. C'est le modèle dit "Johnson". Ainsi, l'on dénombre cinq variantes ou types de cette décoration produits durant les décennies 40 et 50. Toujours est-il que l'extrême rareté et la valeur qui en découle, font de ces croix aujourd'hui un objet de spéculation qui, depuis les années 70, a entrainé la production de divers moulages ou surmoulages, plus ou moins fidèles aux originaux et souvent présentés frauduleusement comme tels.

 

 

 

 

 

 

 


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