ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR  

 

 

 

Source :


J.O n° 80 du 6 avril 2005
- page 6201 - texte n° 1 -

 

Décret du 4 avril 2005 portant nomination

NOR : INTA0500024D


MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR,
DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE ET DES LIBERTÉS LOCALES



Par décret du Président de la République en date du 4 avril 2005, pris sur le rapport du Premier ministre et du ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales et visé pour son exécution par le grand chancelier de la Légion d'honneur, vu la déclaration du conseil de l'Ordre en date du 22 décembre 2004 portant que la présente nomination est faite en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur, et notamment de l'article R. 26 du code de la Légion d'honneur et de la Médaille militaire, est nommé :

 


Au grade de Chevalier


Avec effet du 27 mai 2004



M. Ouidir ( Omar ), sapeur-pompier volontaire, sergent du service départemental d'incendie et de secours du Calvados ; 10 ans de services civils et militaires. Décédé au cours de l'extinction d'un violent incendie.

 


 

 

Intervention de monsieur Dominique de VILLEPIN lors de la cérémonie à la mémoire de l'adjudant Omar OUIDIR.

Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,
Nous rendons cet après midi hommage à l'adjudant Omar Ouidir, sapeur-pompier volontaire, mort dans des circonstances particulièrement tragiques qui nous affligent tous, dans l'exercice de sa mission, le 22 mai 2004. Omar Ouidir a perdu la vie alors qu'il avait choisi une existence d'abord tournée vers les autres. C'est après avoir participé aux premières opérations de sauvetage dans ce terrible incendie de l'hôtel Régina et après avoir déjà sauvé 4 personnes des flammes, que son sens exceptionnel du devoir l'a poussé à n'écouter que son courage et à tout risquer pour sauver d'autres vies. Parce que sa volonté était plus forte que sa peur ; parce que son sens de la mission passait avant tout, parce qu'il possédait des qualités humaines exceptionnelles, il a affronté le danger au prix de sa propre vie. Nous sommes tous ici les témoins de cet engagement d'un homme au service de valeurs et d'idéaux ; d'un homme au service des autres hommes. C'est non seulement sa jeunesse, ses qualités et la force de son exemple, mais aussi un homme, Omar Ouidir que pleurent aujourd'hui sa mère, sa famille, ses amis et ses proches, avec tous les sapeurs pompiers de Lisieux, avec tous les sapeurs pompiers de France. Sapeur-pompier volontaire, sapeur-pompier par conviction, le souvenir de l'adjudant Omar Ouidir restera pour nous et pour toujours celui d'un homme dévoué à sa mission, la plus noble et la plus désintéressée de toutes : celle de protéger, d'aider, de sauver les autres. Être sapeur-pompier volontaire, c'est accepter qu'à n'importe quel moment, que l'on soit en famille ou au travail, le devoir puisse vous appeler ailleurs, là où règnent le danger, les drames, l'urgence. Omar Ouidir était volontaire depuis plus de 10 ans au Centre de secours de Lisieux. Il avait suivi un chemin exemplaire entre sa passion de secourir, son métier exigeant de conducteur de poids lourd et son activité sportive de haut niveau. Depuis deux ans il était instructeur, dévoué, attentif, apprécié. C'était pour lui un devoir que de transmettre aux autres son sens du courage et de l'engagement. Le centre de secours était sa deuxième maison, les sapeurs-pompiers sa deuxième famille. Cette mort tragique doit tous nous pousser à réfléchir, à rechercher des solutions pour que de tels drames ne se reproduisent pas. Il nous faut travailler, chacun à notre place, à faire reculer le malheur qui frappe de trop nombreux sapeurs pompiers en intervention. Tous les sapeurs-pompiers qui sont ici cet après midi et tous ceux qui, par leur témoignage, s'associent à cet hommage, le savent. Quel que soit leur grade, leur âge ou leur expérience, le danger reste leur compagnon de route. Mais tous aussi en sont profondément convaincus : il n'est pas de plus beau devoir et de plus belle vocation que celle du cœur. Alors, nous devons travailler encore, pour que des jeunes femmes et des jeunes hommes acceptent eux aussi d'être sapeurs-pompiers volontaires, d'embrasser cette grande et noble vocation du secours, aux cotés de leurs compagnons professionnels. Omar était Français. Il était aussi Algérien. Il fait honneur à ses deux patries, à celle où il a vécu et à celle ou il sera enterré, dans le village de Taourirt-Moussa en Kabylie. A sa mère, à son père, à ses frères et à sa sœur, à ses proches et à tous les sapeurs-pompiers de sa caserne, je veux exprimer le respect que nous lui portons. Oui, vous, Monsieur Ouidir, Madame, vous devez être fiers de votre fils. Vous ses frères et sœurs, Fatiha, Djouher, Akli, Fasia, Amar, vous devez être fiers de votre frère. Et vous tous, vous devez être fiers de votre ami. Mesdames et Messieurs, dans les grandes épreuves, chacun est seul avec sa peine. Je veux dire cependant aux familles si durement éprouvées, aux amis, aux compagnons de ceux qui ont tragiquement disparu, que tous les Français ressentent et partagent ce deuil. A l'issue de la cérémonie, l'adjudant Omar Ouidir, à titre posthume, a été fait chevalier de la Légion d'honneur et à reçu la médaille des sapeurs-pompiers à l'échelon vermeil avec rosette, la médaille d'or pour acte de courage et de dévouement. Il a été cité à l'ordre de la Nation par le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin.

Source : Ministère de l'Intérieur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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